Les efforts de Carême, un pensum? ou des réserves pour la vie?
Publié le 18 Février 2018
Pour beaucoup d’entre nous, le Carême rappelle de mauvais souvenirs : efforts, privations de toutes sortes -et surtout de ce qu’on aime-, résolutions plus ou moins tenues, pénitence imposée, confession presque obligatoire, etc. N’y aurait-il pas un autre sens à donner au Carême ? Un sens plus positif, moins culpabilisant, plus dynamique ?
La réflexion sur le Carême est assez semblable à celle faite autour de l’écologie et du respect de l’environnement. Au début, c’était présenté de façon culpabilisante, comme une obligation qu’il fallait prendre en compte de toute urgence, sinon l’humanité allait disparaître et ce serait de notre faute… Il ne faut pas s’étonner que ce discours apocalyptique et menaçant ait eu un effet répulsif encore présent dans la mentalité de beaucoup. Il fallu du temps pour découvrir que l’attitude respectueuse envers l’environnement n’était pas un "pensum", assorti d’une punition pour ceux qui ne s’y plieraient pas, mais au contraire ce qui permettait d’entrer dans un mode de vie apaisant, harmonieux et équilibrant pour tous.
Revenons au Carême…car c’est exactement la même chose. Les trois actes caractéristiques, l’aumône, le jeûne et la prière, ne sont pas à prendre comme des obligations, mais comme des propositions pour une vie heureuse, des conseils évangéliques pour entrer dans une manière de vivre apaisée, harmonieuse et équilibrée. Prenons l’exemple de l’aumône : ce n’est pas pour dire que "c’est pas bien d’être riche", c’est rappeler un principe évangélique selon lequel le vrai bonheur ne se trouve pas dans l’accumulation des biens, qu’on soit pauvre ou riche, mais dans le partage… De même pour le jeûne, qui ne veut pas dire "priver pour se priver", mais qui est le moyen pour découvrir la "sobriété heureuse", heureuse, parce qu’elle permet de se retrouver en harmonie avec notre environnement, sous les rythmes apaisés des cycles naturels… De même enfin pour la prière, puisqu’elle est comme une pause spirituelle qui nous met en présence de l’essentiel.
Pour se laisser guider par ces propositions, il faut sans doute commencer concrètement, sans mettre la barre trop haut ; c’est ce qu’on appelle "efforts de Carême" : en matière de partage, de sobriété et de pause-prière. Essayer de s’y tenir, c’est avancer sur la route de la Vie, à la lumière de l’Évangile !