L’espérance, c’est quoi ?

Publié le 27 Septembre 2014

Peut-être finalement qu’à tant en parler on finirait par ne plus savoir ce qu’est cette deuxième des trois vertus théologales… La foi, passe encore, on la proclame tous les dimanches, même si on ne sait pas trop à quoi elle nous engage. La charité, c’est plus simple, encore que… Mais l’espérance ? Péguy remarquait qu’elle faisait bien pâle figure à côté de ses deux grandes sœurs ! Pourtant, si on y regarde bien, c’est elle qui nous relève et nous fait avancer ; c’est elle qui nous fait penser à l’avenir et faire des projets. S’il n’y avait pas en nous ce ressort, nous ne trimerions pas comme des forcenés pour améliorer notre avenir et celui des générations suivantes !

Pour comprendre ce qu’est l’espérance, il nous faut regarder concrètement autour de nous les situations dans lesquelles est plongée notre humanité, et tout particulièrement celles dont elle essaie toujours péniblement de s’extraire. La tentation est grande de se dire : à quoi bon ? Et pourtant resur-git sans cesse le désir de changer le monde, de tout mettre en œuvre pour que cessent les violences, les inégalités, les mensonges, etc. On dira : c’est la fatalité, on n’y peut rien, c’est très compliqué… mais la petite flamme renaît toujours des cendres de la désespérance. Appelons "espoir" ce sursaut de l’être humain qui lui fait croire qu’un avenir meilleur est possible.

L’espérance chrétienne part de cet espoir des hommes. Sauf que, en même temps, elle affirme que cet espoir tient debout et ne s’évanouit pas dans une utopie si lointaine qu’elle en est inaccessible. L’espérance chrétienne est fondée sur le Christ. En effet, lorsque nous affirmons qu’un avenir plus juste et plus fraternel est possible, ce n’est pas seulement parce que le Christ l’a dit. C’est parce qu’il est mort pour l’avoir dit et que, en le ressuscitant des morts, Dieu son Père atteste que tout ce qu’il a dit et fait -cela même pourquoi il est mort-, est vrai et conduit bien là où il n’y aura plus ni haine, ni violence, ni mensonge, c’est-à-dire au Royaume annoncé et promis.

Et il y a plus encore : nous croyons en effet que cet avenir est déjà commencé, car, si avec le Christ la mort a été vaincue –et c’est ce que nous disons en affirmant qu’il est ressuscité-, alors il en est ainsi pour nous aussi qui lui sommes liés par le baptême. Espérons ( !) que ces réflexions auront apporté un peu de clarté pour avancer dans cette année de…l’Espérance !

Rédigé par P. Marion

Publié dans #editos

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