GUÉRIR DU MAL JUSQU’EN SES RACINES (1er février 2015 4ème dimanche du temps ordinaire)

Jésus guérit un homme tourmenté par un esprit impur… Qu’est-ce que cela signifie ? Il n’est sûrement pas inutile de faire ensemble un effort pour comprendre cette réalité si présente dans les Évangiles, et en particulier dans celui de St Marc que nous lisons cette année, celle des « esprits mauvais, impurs, » des « démons » qui donnent l’impression qu’au temps de Jésus, les gens avaient des problèmes d’ordre…psychique!

C’est possible, pourquoi pas ? Mais il s’agit plutôt d’exprimer une réalité qui, elle, appartient à une expérience que nous faisons tous, à des degrés très divers : celle de forces intérieures qui nous poussent au mal, à la destruction… des forces qui nous avilissent et que nous avons bien du mal à maîtriser, à dominer, car ce sont plutôt elles qui nous dominent et nous font faire ou dire des choses que nous ne voudrions ni faire ni dire. C’est cela qu’on appelle « les forces du mal », et elles se présentent à nous sous des aspects savoureux et suggestifs…ça, c’est la « tentation » : mais quand on tombe dedans, c’est la honte, comme d’une tache, d’une salissure…

Expérience personnelle du péché, ces forces du mal ne sont pas que individuelles, elles sont aussi collectives : pensons à la violence dans le monde, celle des guerres, du terrorisme, celles aussi de la pauvreté, de l’injustice, de l’ignorance, etc.

Vient alors le cri de l’être humain : « Qui nous délivrera de toutes ces forces maléfiques ? » En réponse, l’Évangile nous montre le Christ, qui vient délivrer l’humanité de ce qui la conduit à la mort et chacun d’entre nous de ce qui nous détraque et nous tourmente. En faisant ces guérisons d’esprits mauvais ou de possessions diaboliques, Jésus se présente comme celui qui vient délivrer l’être humain de tout ce qui détruit sa dignité de fils de Dieu : il le remet debout, il lui donne de se reconstruire et de reprendre sa route vers le bonheur. Et, s’il ne dit pas comme autrefois : « Sors de cet homme ! », il nous dit : «Courage ! Dieu est là avec toi ! Fais confiance !»

Alors nous pourrons nous tourner vers notre Père et lui dire : « Ne nous soumets pas à la tentation ! », ou plutôt –comme bientôt : « Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal ! »